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U N D A E P O L I S

Expérimentations, prototypage, réalisation d'une installation et  élaboration d'un court-métrage dans le cadre d'un projet de design portant sur la ville en mouvement (CINEMAPOLIS) du Master Design Innovation Technologie Arts de l'Université Bordeaux Montaigne.

 

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GENÈSE

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L’équipe a choisi de s’intéresser aux espaces et réseaux, réseaux cachés mais réseaux essentiels. Nous avons visité des parkings, toits, caves, pour nous orienter vers ce qui échappe à la perception directe depuis l'espace de la rue mais qui y participe pleinement.

 

Nous avons alors prolongé nos réflexions en nous intéressant à l'infraville au sens de Dominique Rouillard (des réseaux, des tubes et des câbles, des sous-sols et des fondations, des armoires d’alimentation, des nœuds de distribution, des réservoirs et du débit, de l’interconnexion et du flux…). Nous avons pris le parti de nous focaliser sur l'eau et avons pu visiter trois installations en rapport avec le traitement des eaux usées et pluviales.

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PARADOXES

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A l'exception des châteaux d'eau et de nos robinets, ces lieux sont les seuls points de contact entre la ville physique et ce réseau invisible et souterrain de l'eau. Il faut distinguer trois réseaux différents : le réseau d'eau pluviale, le réseaux d'eau potable et le réseau d'eau usagée. Pour vous donner une idée, les réseaux EDP et EU utilisent 7000 km de tuyaux pour l'agglomération de Bordeaux.

 

Ces visites ont mis en lumière plusieurs paradoxes :

- les réseaux d'eau font fonctionner la cité au quotidien mais on n'en connaît pas réellement l'existence ni le fonctionnement, on s'y intéresse seulement quand ça ne fonctionne pas, qu'il y a des travaux, des accidents ou des catastrophes naturelles.

- la super-mécanisation du traitement de l'eau s'oppose à l'image d'un traitement doux de l'eau que l'on peu avoir au premier abord.

- les activités dans le centre de télécontrôle sont de l'ordre de la gestion des risques mais s'exerce dans un milieu totalement hermétique à l'environnement.

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Par analogie, ce système de régulation composé de canalisations, pompes, vannes, bassins et cuves, nous a rappelé le corps humain, l'eau dans la ville, serait comme le sang, invisible mais essentielle. La ville serait donc organique.

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CONCEPT

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Nous avons créé une île fictive, support d'une narration ayant pour objectif de révéler le rôle majeur de ces infrastructures. Il s'agissait aussi mettre en avant les dangers d'une hypercentralisation, nécessaire pour le contrôle et la gestion de l'eau, ainsi que les dangers de l'imperméabilisation et de l'artificialisation effrénées des sols.

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SCÉNARIO

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0 / Préambule

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Les hommes fabriquent des ouvrages qui enterrent et canalisent l’eau. Elle demeure une donnée invisible, une ressource cachée. Collecter, acheminer, stocker, évacuer, temporiser sont les mots d’ordre des canalisations, digues, stations d’épuration et autres ouvrages d’ingénierie construits.

A côté de ça, un groupe d’éco-terroristes se positionne contre le fait que les hommes adaptent les villes à leurs besoins de manière agressive. Ils soutiennent l’idée que les hommes devraient aménager leur ville dans le respect de l’environnement préexistant.

 

« L’eau a toujours été considérée comme un élément vital dans la construction des villes. La gestion traditionnelle de l’eau est liée à la notion de subsistance. »

 

1 / Quotidien

 

Dans les cours d’eau, les écailles des poissons accrochent la lumière du soleil et la reflètent avec élégance. L’eau turquoise et translucide laisse alors apparaître des reflets gris et jaunes furtifs.

L’écume s’accumule sur les rives. Elle est agitée, comme vivante, parcourue par la brise venant de l’océan. L’eau des montagnes dévale les pentes en direction de l’océan où elle s’y jette alors en cascade avec force et fracas. Dans le port, des ouvriers s’affairent à la construction d’un bateau tandis que certains riverains se promènent à bicyclette sur le pont surplombant le chantier.

 

2 / Intempéries et intervention

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De gros chamboulements climatiques ayant été annoncés sur l’île Palae, un petit groupe d’éco-terroristes décide de s’attaquer aux canalisations principales de la ville qui régulent l’eau lors des grandes marées ou de conditions météorologiques extrêmes.

Ils souhaitent paralyser le réseau invisible qui gère l’eau de l’île et permettre à la nature de reprendre ses droits, faisant fi d’éventuels dommages collatéraux.

Ils sabotent alors des organes techniques de contrôle et de régulation de l’eau parsemés sur l’île.

 

3 / Alerte

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Depuis le centre névralgique de gestion des risques Undae, les télécontrôleurs supervisent et régulent les eux pluviales en gérant de nombreux bassins de rétention, canaux, vannes et pompes. Mais les actions menées par le groupe radical ont endommagé les outils et appareils de contrôle, l’eau présente en trop grande quantité, sur l’île imperméabilisée, monte dangereusement : le fleuve est en crue, les lacs débordent, les réservoirs et bassins de rétention ne suffisent plus à contenir l’excédent d’eau.

L’alerte est lancée, la population panique et une partie décide de quitter l’île submersible.

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4 / Catastrophe environnementale

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Au plus haut de l’inondation, le niveau d’eau monte de 6m.

Tandis que certains habitants quittent l’île, d’autres restent et s’entraident. Malheureusement, la catastrophe a causé des dégâts au niveau de l’usine qui déverse alors des produits toxiques dans les cours d’eau menant à la ville. Le bassin versant est peu à peu contaminé et les composés polluants s’infiltrent jusque dans les nappes phréatiques irriguant la ville alors infectée.

 

5 / Résilience et adaptation

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Après les violentes intempéries, le paysage est transfiguré. Les canalisations servant auparavant à contrôler l’eau ont été prises d’assaut par la faune et la flore aquatique.

Naviguant sur les flots maintenant souverains, les habitants de l’île ont repensé leur manière de vivre à l’écart des zones de no man’s land où la toxicité règne. Des marchés flottant ont émergés en masse et chaque bras de rivière se teinte régulièrement de milles nuances. Les habitants s’organisent et une nouvelle vague de procédés émerge. La plupart sont issus de savoir-faire ancestraux : zones humides, jardins en creux, bassins d’orage, plateformes surélevées et constructions sur pilotis se multiplient sur l’île.

 

On observe ainsi un retour à la communauté, l'eau nivelle mais « ne connaît pas de frontières et pénètre ainsi des archipels fragmentés, des entités disloquées et isolées. L’eau croise les éléments de manière transversale. Elle créé un lien qui définit de nouvelles entités. »

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Représentation de l'île fictive Undaepolis après la phase de contamination de l'eau

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