M É M O R I A L
Projet développé en deuxième année de Licence en architecture en 2011 à l'ensapBx. La contrainte était d'inscrire le projet dans un enclos soit 4 murs de 6 mètres de haut. J'ai choisi de travailler sur un mémorial aux victimes de la déportation. Le site était théorique.
Pour perpétuer le souvenir des morts et évoquer le drame de la déportation, l’espace est conçu comme une émergence cernée d’un enclos et non en tant que creux comme dans la tradition funéraire commune.
Les différentes phases traversées lors d’un deuil tentent de s’exprimer spatialement dans le parcours proposé. Les seuils sont intimes dans cet espace violenté par les glissements de parois. Les phases du silence, du dépaysement, de la présence et de la libération s’enchaînent.
« Phase du silence » : On doit en premier lieu traverser un système de non retour, alternant compression et dilatation, horizontales et verticales rappelant l’impossible évasion et les épreuves subies par les déportés. En parallèle, une ouverture étroite et étirée vers l’extérieur suggère ce qui n’est et ne restera qu’une échappée visuelle.
« Phase du dépaysement » : On pénètre dans un espace ouvert sur le ciel et quasi clos latéralement, c’est un lieu de station où l’architecture se découpe entre les arêtes des parois obliques.
« Phase de la présence » : On entre alors dans le véritable lieu de recueillement : la crypte, qu’éclairent faiblement des lumières venues du ciel glissant sur la paroi oblique, est formée d’un espace triangulaire. Le silence de la crypte est cependant occupé par le souvenir des morts et par leur présence.
« Phase de la libération » : L’espace central creusé est occupé par une « porte » fonctionnant comme un seuil entre la vie (à l’extérieur du monument) et la mort (à l’intérieur), une fois franchie, on ressort par la sortie dissimulée dans un jeu de glissement de parois du système de non retour de l’entrée.